Otto Dix est un peintre principalement associé aux courants artistiques de l’Expressionnisme et de la Nouvelle Objectivité. Tous les deux sont des mouvements artistiques apparus en Allemagne dans les années 1920 qui proviennent en partie d’un autre courant artistique appelé Dadaïsme. L’Expressionnisme est une projection d’une subjectivité qui tend à déformer la réalité pour inspirer au spectateur une réaction émotionnelle. La Nouvelle Objectivité quant à elle se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. Et c’est ce qu’à fait Dix à travers son style de peinture pour représenter la violence et les conséquences désastreuses des deux premières guerres mondiales.
Une influence de l’Expressionnisme et du Dadaïsme
Les tableaux les plus célèbres d’Otto Dix ont été réalisés durant l’entre-deux-guerres en 1920 comme Les joueurs de Skat, La Rue de Prague, ou encore Le marchand d’allumettes. À ses débuts, le peintre a encore été influencé par les courants expressionnistes et dadaïstes en exprimant de manière subjective ce qu’il voit (expressionnisme). En même temps, il utilise la technique du collage, principalement utilisée dans le dadaïsme, pour provoquer et amener le spectateur à réfléchir sur les fondements de la société.
À partir de 1923, il se penchera vers un style réaliste, mais se remettra à l’Expressionnisme à partir de 1946. C’est au cours de cette période (lors de la Seconde Guerre mondiale) qu’il fut fait prisonnier à Colmar.
Un style réaliste et de la Nouvelle Objectivité
À partir de 1923, l’artiste utilisera un style réaliste et de la Nouvelle Objectivité pour peindre ce qu’il vit et ce qu’il voit comme dans la Tranchée (1920-1923). Pour Dix, ses tableaux, à la limite de la caricature, sont une arme afin de représenter le réel tel qu’il est : un après-guerre froid ainsi qu’une société malsaine et corrompue.
Des techniques anciennes
En 1925, Otto Dix effectue un voyage d’études en Italie avant de s’établir à Berlin puis est reconnu comme un grand portraitiste dans le monde de la peinture. Il peint la guerre à sa manière tout en utilisant des techniques anciennes comme le collage, la pointe d’argent pour le dessin, ou encore la détrempe et le glacis en peinture. De cette manière, il voulait atteindre une qualité de peinture la plus impersonnelle possible. En 1933, cela n’empêcha pas les nazis, alors au pouvoir, de bruler la majorité de ses œuvres jugées de « dégénérées ». Une partie fut exposée au cours de l’exposition nazie de « l’Art dégénéré » de Munich en 1937-1938.